Sopranistin Rachel Harnisch

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Oper

Emilia Marty im Grand Théâtre de Genève

MAKROPOULOS, Oper von Leos Janacek mit Tomáš Netopil
Regie: Kornél Mundruczó

Rachel Harnisch, Sopran
Orchestre de la Suisse Romande
Tomáš Netopil, Leitung

26. Oktober - 6. November 2020

Makropoulos Rachel Harnisch Sopran

Sous l’apparence fascinante d’une grande artiste se cache une jeune femme qui est maintenue artificiellement en vie par un élixir d’immortalité. Entre la cantatrice Emilia Marty et Elina Makropoulos, fille d’un alchimiste crétois née en 1585, il n’y a pas seulement 337 années d’écart mais aussi une série d’identités et de nationalités diverses qui ont marqué une vie excessivement longue et épuisante. Elina Makropoulos est une perversion de la nature.
L’opéra de Leoš Janáček raconte la manière dont Elina réussit à retrouver la formule de l’élixir, cet élixir qui renouvelle la vie en elle. Mais une fois qu’elle l’a obtenu, elle renonce à toute nouvelle prolongation de son existence. Le compositeur tchèque basa L’Affaire Makropoulos sur la pièce de théâtre homonyme écrite par son compatriote Karel Čapek en 1922. En situant la naissance d’Elina à Prague à la fin du XVIe siècle, Čapek faisait un clin d’œil au règne impérial de Rodolphe II de Habsbourg, grand mécène des arts également fasciné par l’alchimie et les sciences occultes.
Le titre original de l’œuvre, Věc Makropulos, a un double sens. Le mot věc couvre un champ sémantique assez vaste, avec plusieurs significations communes. Il désigne l’objet (concret), les affaires (personnelles), un fait (objec-tif) et seulement en dernière instance, l’affaire judiciaire, évoquée au début de l’opéra, qui oppose deux familles pragoises, les Gregor et les Prus, au sujet d’un héritage et qui est en toile de fond de l’histoire d’Elina Makropoulos. Un psycho-thriller en un seul souffle mais qui laisse pour sûr sans souffle.
Pour le metteur en scène et cinéaste hongrois Kornél Mundruczó, de l’alchimie de la Renaissance qui maintient Elina Makropoulos/Emilia Marty en vie à la science-fiction dont Karel Čapek était l’un des pionniers (il invente le mot et concept de robot dans sa pièce de théâtre R.U.R. en 1920), il n’y a qu’un pas. Dans un décor inspiré par le design moderniste du grand architecte magyaro-étasunien Marcel Breuer, Mundruczó fait d’Emilia Marty un phénomène surnaturel qui place le transcendant de manière directe au sein de la réalité prosaïque qui l’entoure : une artiste d’avant-garde, un alien androgyne qui défie les mortels qui l’entourent à tenter l’impossible. L’impressionnante soprano suisse Rachel Harnisch incarne avec mystère et glamour le rôle-titre tandis que le chef tchèque Tomáš Netopil, premier directeur musical invité de l’Orchestre philharmonique tchèque, vient diriger l’Orchestre de la Suisse Romande dans ce chef-d’œuvre moderniste de Leoš Janáček.

Makropoulos 11 Rachel Harnisch